You see me... but not me. [PV Luny ♥ alias Silence des Âmes]

La chatte noire trébucha une nouvelle fois et feula, furieuse. S'ébrouant pour chasser la poussière de sa fourrure, elle lança un regard mauvais à l'endroit supposé où devait se trouver la racine traîtresse qui l'avait envoyé au sol. Comme quoi, être aveugle avait certains inconvénients. Reprenant sa marche, attentive à son environnement, elle renifla l'air plus d'une fois pour se retrouver sur ses terres. Comme une fois ne suffisait bien sur pas, elle était passée outre les ordres qui stipulaient qu'elle ne devait pas sortir sans être accompagnée d'un guerrier au minimum, et bien sur, était ajoutée le fait qu'elle était aveugle. Un grognement mécontent lui échappa et elle leva de nouveau le museau en l'air, captant l'odeur caractéristique de l'humidité, elle en déduit donc qu'elle était arrivée là où elle voulait se rendre, à savoir, La Vallée Brumeuse. Ses paupières closes et marquées de traces de serres se tournèrent vers le chemin sans le voir. Elle s'y engagea, la tête au niveau du sol pour repérer ce qu'elle cherchait tout en continuant de marmonner sur ces imbéciles de guerriers qui s'étaient fait berner par une aveugle. Elle se stoppa brutalement et se laissa choir sur le sol, un air mécontent sur le visage. Quand le chef ce rendrait compte de son absence et qu'il la verrait rentrer non accompagné, elle se ferait passer un savon sur "les risques inconsidérés qu'elle prenait en s'aventurant seul sur le territoire". Non mais c'est bon à la fin ! Elle n'était plus chaton !
Finalement elle se redressa et entreprit de reprendre sa rechercher abandonnée depuis plusieurs minutes. Elle finit par dénicher une des plantes qu'elle cherchait depuis maintenant dix bonnes minutes. Des pissenlits... comme le printemps commençait à apparaître, elle était presque sur que certains reviendraient avec des piqûres d'abeilles, au pire, si elle n'avait plus de graines de pavot, cela fonctionnerait aussi.
Tout en se redressant, elle capta un bruit léger, très léger, le pas feutré d'un chasseur. Elle s'immobilisa. A coup sur, si cela avait était un chat normal, il ne l'aurait pas entendu, mais elle, son sens de la vue étant mort, au moins l'odorat et l'ouïe s'était plus développés. Elle tourna prudemment la tête vers l'endroit supposait où devait se trouver le chasseur. L'inconvénient, c'est qu'elle ne savait pas quel type de chasseur c'était. Un renard ? Un blaireau ? Un chien affamé ? Ou bien un de ses congénères félins ? En tout cas, l'absence de grognements menaçant eu comme effet de ne pas la faire immédiatement déguerpir. C'est donc avec toute la méfiance et l'intimidation qu'elle était capable de mettre dans sa voix qu'elle s'exclama.

- Qui est là ? Montrez vous et déclinez votre identité si vous ne voulez pas d'ennuis !

Une ronce s'enfonça dans sa cuisse et il poussa un grognement de mécontentement. D'un coup de rein hargneux, il se dégagea, écrasant de sa patte imposante le buisson tout entier. Ses yeux lançaient des éclairs méprisant puis il se remit en route. Depuis qu'il avait quitté le clan, il suivait une jeune chatte noire. Âme Errante, la guérisseuse du clan, était sortie sans être accompagnée, malgré l'interdiction qui planait. Aveugle, elle ne pouvait pas se déplacer seule, même si le fait qu'elle soit arrivé jusqu'ici contredisait ce pré-jugé. Silence des Âmes n'en avait rien à faire qu'elle se perde, les guérisseurs n'étaient, selon lui, que des chats trop peureux pour se battre. Mais il savait que s'il la prenait sur le fait, il pourrait la ramener fautive au camp et elle se prendrait un joli sermon de la part d'Etoile du Démon.

Il sourit et continua sa route. Il prenait garde à avancer avec le vent de face, pour qu'elle ne le remarque pas. Il la regarda trébucher encore une fois et dû se retenir de pouffer méchamment. Elle était amusante à se repérer dans l'espace de cette façon. Il n'éprouvait aucune compassion pour les chats dévaloriser. Au contraire, il prenait un malin plaisir à les ridiculiser. Il n'avait de pitié pour eux, il n'en avait pour personne. En réalité, il n'aimait aucun félins à par lui même.

Malheur ! Le vent à tourné si vite, qu'il n'a pas eu le temps de se déplacer. Il essaya de se mettre rapidement dans la bonne direction, mais dans sa précipitation il fit trembler un buisson de houx très légèrement. L'ouïe développée d'Âme Errante se mit en marche et d'une voix aussi intimidante qu'elle le pouvait elle s'exclama :

« - Qui est là ? Montrez vous et déclinez votre identité si vous ne voulez pas d'ennuis ! »

D'un pas souple, il se coula hors et s'avança vers elle. Il s'arrêta à quelques longueurs de queue, pour qu'elle puisse l'entendre, mais le sentir suffisamment fort pour déterminer son emplacement exact. Eh oui il pensait tout le temps à tout. D'une voix faussement doucereuse il lui répondit :

« - Mais à qui voudrais-tu causer des ennuis ? Tu n'en es pas capable. »

Elle entendit le chasseur approcher. Et son odeur lui assailli le museau. Un rictus méprisant imprima ses traits en reconnaissant l'odeur de son très cher lieutenant. D'ailleurs, il devait surement ressentir la même chose pour elle, bref. De sa voix si caractéristique et horriblement doucereuse, il daigna lui adresser la parole.

« - Mais à qui voudrais-tu causer des ennuis ? Tu n'en es pas capable. »

La femelle fit semblant d'être en intense réflexion pendant quelques secondes avant de lui tourner le dos, la voix faussement blessée.

- Mais pourquoi donc tant de haine ? Moi qui n'es pour unique but que de soigner les membres de ton clan mon cher ! Sans moi tu les laisserais mourir et c'est accompagné de ton ego surdimensionné que tu prendrais la tête d'un clan décimé !

Elle fit volte face, faisant face au matou au pelage aussi noir que le siens, les yeux ouvert et dévoilant ses yeux dorés vides de vie. D'une voix profondément menaçante et doucereuse elle feula.

- Prend garde à toi, ainsi trop sur de ta force, j'empoisonnerais ta nourriture et t'écouterais lentement agonisé sans te venir en aide.

Ses yeux de nouveaux clos elle fit face à son parterre de pissenlit et l'observa, laissant les différentes odeurs lui parvenir. Elle se redressa soudain et passa à côté de Silence des Âmes, le frôlant au passage elle s'exclama.

- J'ai quand même hâte de voir quelqu'un te faire mordre la poussière... elle se tourna face à lui comme celui qui t'as laissé cette si belle cicatrice. Tu ne connais ni pitié pour les jeunes, ni clémence, ni peine... Qu'est ce qui t'anime donc dans cette folle dance qu'est la vie ?

Un rire sans joie s'éleva dans l'air alors qu'elle ajoutée, sa voix pleine d'ironie.

- Mon très cher lieutenant.

Tous dirent un jour qu'elle était douce, gentille et attentive. Il arrive néanmoins que certains la connaisse différemment. Certains d'on elle connaissait la réputation. C'est à ce moment là qu'elle remarqua son audace, sa verve et son venin. Et l'absence de réaction de Silence des Âmes...

Elle fit semblant de réfléchir, laissant le silence s'installer entre eux. Elle lui tourna le dos comme s’il l’avait vexée – ce dont il n’en avait strictement rien à faire – ou froissée. Le lieutenant réprima un grognement rageur. Les femelles avaient le don de l’horripiler, de le repousser de tout son être. D’une voix faussement blessée, Âme Errante lui répondit :

« - Mais pourquoi donc tant de haine ? Moi qui n'es pour unique but que de soigner les membres de ton clan mon cher ! Sans moi tu les laisserais mourir et c'est accompagné de ton ego surdimensionné que tu prendrais la tête d'un clan décimé ! »

Elle ouvrit les yeux, dévoilant ses prunelles dorées, sans éclat. Un bref instant, il pensa aux siennes, si claires et pâles qu’on le croirait lui aussi aveugle si elles n’étaient allumées, ou plutôt illuminées par cette lueur farouche et méchante qui y brillait.

« - Prend garde à toi, ainsi trop sur de ta force, j'empoisonnerais ta nourriture et t'écouterais lentement agonisé sans te venir en aide. »

Il dut réprimer l’envie folle de lui sauter à la gorge. Il avait envi de la renverser et de faire couler son sang jusqu’à ce que son corps n’en ai plus une goutte. Cependant il ne pouvait pas le faire. S’il n’avait pas peur des ennuis, il savait néanmoins que tuer une guérisseuse n’était pas le meilleure chemin pour accéder au rang de chef. Elle s’approcha de lui, au point de le frôler. Ce contacte eut sur lui, une répercussion horrible, une sorte de décharge électrique de dégout.

« - J'ai quand même hâte de voir quelqu'un te faire mordre la poussière... comme celui qui t'as laissé cette si belle cicatrice. Tu ne connais ni pitié pour les jeunes, ni clémence, ni peine... Qu'est ce qui t'anime donc dans cette folle danse qu'est la vie ? »

Il plongea ses griffes dans l’humus, le pétrissant de rage. Il ferma les yeux un court instant, retrouvant en l’espace de quelques secondes la parfait maîtrise de lui-même. Il n’entrerait pas dans son jeu, non. Mais, dans sa tête, il ne se gêna pas pour la maudire, elle et toute sa famille. Il sourit de manière inquiétante quand il fut frappé par l’idée que cette lignée de malheur allait s’éteindre avec elle. En effet, fille unique, cette chatte n’avait pas le doit d’avoir de chaton. Il en aurait presque éclaté de rire.

« - Mon très cher lieutenant. »

Sa voix chargée d’ironie lui donna la nausée. Il resta quelques secondes immobile, silencieux, guettant une suite. Mais il n’en vint pas. Alors il recula de quelques pas, pour mieux la voir. Il parcourut tout son corps avec attention. Il avait envie de bondir sur son dos exposé, mais il n’en fit rien. Il se contenta de répondre d’un ton acerbe :

« - Ma force est ma meilleure amie. Le clan a besoin d’un vrai chef, pas d’un chat incapable et bon à rien. Il cracha presque ces derniers mots. Il sera temps qu’ils se rendent compte que je suis plus apte à diriger que cet idiot de chat domestique. Et ce n’est sûrement pas toi et tes herbes idiotes qui vont s’opposer à moi. Quant à celui qui m’a fait cela, poursuivit-il en effleurant de sa queue d’ébène sa cicatrice, je lui ai rapidement comprendre qu’il regretterait son geste. En tout cas, c’est ce que j’ai pu comprendre en l’entendant agoniser au sol. »

Il finit sa longue tirade par un miaulement satisfait, une expression indéchiffrable sur le visage.

» Oups, je crois que j'ai fait une boulette... [PV Silence des Âmes]
» Les âmes des félins qui ont succombé pendant le désastre se trouvent-elles à cet endroit ? [PV Lune Blanche]
» The game must start ? [PV Etoile des Nuits, Nuage d'Ouragan, Cumulus, Perce-Neige et Silence des Âmes]